Panhard, trop en avance pour durer
Panhard représente la doyenne des marques automobiles en France. Toujours en quête de technologies nouvelles et d'audace, elle a fait de l'originalité sa marque de fabrique. Cela lui vaudra une clientèle fidèle mais presque marginale. Progressivement rachetée par Citroën pour pouvoir survivre, elle sera finalement dissoute en 1967.
Comment cette marque s'est-elle singularisée ?
Dès 1891, René Panhard et Emile Levassor lancent la commercialisation du premier véhicule automobile français équipé d'un moteur à explosion. D'emblée, la société se distingue en remportant la première course automobile au monde en 1895. Les différents palmarès obtenus permettent à la marque de se diriger vers les modèles de luxe, avec succès, devenant le premier constructeur automobile français. Entre les deux guerres, l'entreprise joue le progrès technique en équipant ses modèles de moteurs sans soupape, qui allient souplesse et nervosité. Au sein d'une gamme luxueuse aux accents sportifs, les carrosseries innovent en s'équipant de vitres dans les angles morts avant sur les modèles Panoramique (1934) puis Dynamic (1936), cette dernière
naugurant la voie de l'aérodynamique, qui sera déterminante pour la marque. Après le conflit, pour être autorisée à produire à nouveau, Panhard doit composer avec le projet en aluminium de l'ingénieur Jean Albert Grégoire. De ces études conjointes naît la Dyna X, traction avant économique, légère grâce à la carrosserie en aluminium pour la première fois sur un véhicule de grande série et performante avec son petit moteur à haut rendement. Les qualités intrinsèques de ce moteur nerveux assureront, à nouveau, des victoires sportives dont les 24 Heures du Mans à maintes reprises entre 1950 et 1962.
Pourquoi a-t-elle disparu ?
Si elle conserve l'aluminium et le petit moteur nerveux, la Dyna Z de 1954 conjugue des prestations rarement réunies : vaste carrosserie aérodynamique, performances et sobriété. Néanmoins, des coûts de revient élevés et une fiabilité perfectible grèvent la rentabilité. Le salut provisoire vient en 1955 de Citroën en quête d'une usine, celle de Panhard étant sous-exploitée. Dès 1958, Citroën commence à présider aux destinées de Panhard, interdisant les projets qui auraient concurrencé ceux des Chevrons. Seuls le coupé et le coach 24 sont autorisés car sans équivalent. Très appréciés et toujours dotés du vaillant petit moteur, ces modèles sportifs, au nom issu des 24 Heures du Mans, seront le chant du cygne, Citroën décidant la suppression pure et simple de Panhard en 1967.